"Rien de nouveau sous le soleil", a commenté à l'AFP Dominique de Gramont, délégué général de l'ILEC, suite à l'attaque de la grande distribution jeudi qui accuse les multinationales de l'alimentaire d'être à l'origine de la hausse des prix.
L'évolution des prix et des marges arrière est parallèle "mais ce qui revient à l'industriel, le prix net-net-net est stable depuis trois ans : le distributeur augmente sa marge et nous pas", a déclaré M. de Gramont, répondant au président de la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution), Jérôme Bedier, qui a affirmé le contraire.
Mais sur le fond, M. de Gramont a surtout souhaité que ce système "devenu fou" soit amené à "changer, mais pas trop". Le ministre des Finances Nicolas Sarkozy - qui s'est dit déterminé à faire baisser les prix dans la distribution, quitte à réformer la loi Galland sur la revente à perte, ndlr - ne doit pas provoquer "un grand soir", une "baisse brutale des prix" très risquée, a-t-il jugé.
"Car cela risque de déclencher une spirale déflationniste, comme en Hollande ou en Allemagne, avec une baisse des prix sans que le consommateur n'augmente les volumes achetés, donc une baisse de la consommation en valeur. D'autre part cela ferait baisser les cours de distributeurs et de la grande consommation, donc l'ensemble du CAC 40", a-t-il averti.
"On peut obliger les distributeurs, sans changer le seuil de revente à perte, à recommencer à gérer des marges avant (pouvant être répercutées sous forme de baisse de prix au consommateur, ndlr), a-t-il préconisé, en demandant par dessus tout d'"éviter le big bang". |